Code des Visas Schengen et Mobilité Culturelle : Dernières Perspectives avec un Accent sur les Artistes et Professionnels de la Culture du Continent Africain

Dans le cadre du projet Déconfining, On the Move publie un rapport approfondissant les défis persistants et complexes liés aux procédures de visa, en mettant particulièrement l’accent sur le continent africain et en explorant les subtilités du Code des visas Schengen (Visa Code).

Ce rapport repose sur une collaboration avec les membres et/ou partenaires de On the Move, qui travaillent depuis de nombreuses années sur les questions de visa et les défis liés à la circulation des artistes et des professionnels de la culture : alba KULTUR, Pearle – Live Performance Europe, le Conseil International de la Musique et Zone Franche*, ainsi que les Mobility Info Points.

Cette collaboration a été élargie à 131 individus en Afrique, ainsi qu’aux représentants d’organisations situées dans l’espace Schengen, qui ont répondu à des enquêtes disponibles en ligne du 27 avril au 20 juin 2023. Au total, leurs réponses couvrent au moins 435 cas de visas Schengen pour des artistes et professionnels de la culture du continent africain depuis juin 2019 et la révision du Code des visas.

Les résultats compilés dans ce rapport font écho aux conclusions d’une recherche menée par On the Move en 2012 (→ voir [Artists’ mobility and visas: a step forward]). Voici quelques points clés :

• Lorsqu'on leur a demandé quels problèmes ils avaient rencontrés lors de leurs demandes de visa depuis juin 2019, les deux principaux obstacles pour les individus étaient : la difficulté à obtenir un rendez-vous et les demandes de documents non obligatoires. D'autres problèmes incluaient l'absence d'une ambassade ou d'un consulat compétent dans le pays d'origine du demandeur et, en cas de refus de visa, un rejet pour motif de "manque de moyens financiers suffisants pour la subsistance" ou "preuve insuffisante d’un engagement à retourner".
• Le processus de visa est opaque : 45,5 % des individus et 59,3 % des organisations n'ont pas reçu de motif final en cas de refus de visa, alors que cela est obligatoire selon le Code des visas.
• Les refus de visa ont des répercussions multiples – sur les carrières, les finances, les secteurs locaux et les publics. Interrogés sur l'impact des refus de visa sur leur carrière, les répondants individuels ont mentionné la perte d'opportunités de réseautage, la perte de collaborations avec des pairs, la perte de visibilité et la perte de revenus, 22,9 % des répondants ayant subi un impact professionnel déclarant avoir souffert de ces quatre conséquences.
• La majorité des individus et organisations interrogés considèrent que les prestataires externes ont un impact négatif.
  
• Quatre personnes sur cinq ont décrit l'expérience de demande de visa (en cas de problèmes et/ou de refus) comme stressante et génératrice d'anxiété.
  
• 76,7 % des individus et 91,4 % des organisations n'ont constaté aucune amélioration du processus de visa depuis la fin des restrictions liées au Covid..
• Seulement 4,7 % des individus et 5,7 % des organisations ont observé une amélioration du processus depuis la révision du Code des visas, la majorité des répondants ignorant même que cette révision avait eu lieu..

Malgré ces défis, les répondants ont également mis en avant plusieurs pistes d’amélioration :

• Numérisation du processus de visa
• Meilleure formation du personnel des ambassades/consulats et des agences externes.

D’autres recommandations prioritaires selon les artistes et professionnels de la culture :

• Une meilleure formation pour le secteur culturel lui-même.
• Plus de transparence concernant le rôle des agences externes dans le processus de visa.
• n dialogue accru entre les ministères de l’Intérieur, des Affaires étrangères et de la Culture dans les pays Schengen.

Les répondants, et en particulier les individus, accordent une plus grande importance à l’accès personnel aux outils, aux informations et à la formation.

→ Téléchargez le rapport ici